Il y a en tout cas entre l’œil et l’eau de mer, un jeu de miroirs propice à la rêverie. Cet automne, le maître verrier, designer et artiste sur verre célèbre la force évocatrice de la Méditerranée.
A la suite de la grande exposition qui lui a été dédiée à la Villa Kérylos à l’été 2022, il déploie dans l’ancien moulin à huile de Biot une « Mer intérieure », dont les vagues sont comme autant de variations de couleurs et lumières, en hommage au vivant et à la poésie des éléments. Un paysage flottant sur les rives duquel s’élèvent des Arbres repères, évoquant les cyprès du bassin méditerranéen. Et si le déferlement des vagues venait faire écho aux mouvements de l’âme ? En découpant la mer en bandes littorales, Antoine Pierini semble vouloir en conserver un souvenir rétinien symbolique. A travers les matières, il confronte le/la visiteur·euse à son reflet, comme Narcisse se serait posé au bord de l’eau. Une exposition sensorielle, et spirituelle à la fois.
Le sentiment océanique dont parlait Romain Rolland à Sigmund Freud
« Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes ;
Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes »
Charles Baudelaire dans L’Homme et la Mer,
poésie issue du recueil Les Fleurs du Mal